AGO CNT : Les vrais défis
La CNT a tenu son assemblée générale ordinaire la matinée du 28 octobre à Casablanca. Une fois de plus, elle eut lieu au Kenzi Tower, chez le Président Abdellatif Kabbaj, comme toutes les réunions d’ailleurs de la confédération d’ordinaire organisées dans les établissements de la chaîne au lendemain de son investiture.
Au nombre de 25, les membres présents ne remplissaient pas tellement la salle et ne reflétaient pas comme il se doit les ambitions de la CNT à leur vraies mesures. N’empêche que l’AGO comptait 105 voix présentes sur un total de 144, ce qui permettait l’approbation favorable du Conseil.
En fait, la présence de si peu de membres avait porté le président, de prime abord, à regretter le peu d’implication des professionnels qui devaient, selon lui, atteindre au moins 200 ou 300. Remarque relayée par Fouzi Zemrani, Vice-président, qui déplora le caractère désorganisé de certains membres au sein de la confédération. L’occasion est saisie au vol par A. Kabbaj qui rappela qu’il est temps que les professionnels resserrent leurs rangs pour une cause commune : le bien du tourisme au Maroc.
Le quorum étant atteint, on vaquait à la tenue de l’AGO avec pour ordre du jour, la lecture et l’approbation du procès verbal de l’AGO 2015, la présentation des rapports moral et financier pour l’exercice 2016. La lecture du rapport moral a insisté sur le rendu des différentes commissions composant la CNT dans le cadre de leurs attributions. Quant au rapport financier, il a été ajourné à cause d’anomalie techniques de rédaction.
Ensuite, des questions diverses furent abordées, comme celles de collecte des cotisations qui pose réellement un sérieux problème. «Pourquoi ne penserait-on pas à mettre à forte contribution les grandes enseignes et hôtels de luxe pour cotiser avec des sommes plus consistantes, qui peuvent aller jusqu’à 100.000 DH par exemple. Une somme qui ne peut pas tellement léser leur trésorerie. Ainsi, les caisses de la CNT seraient revigorées pour plus d’efficacité. Pourquoi pas ? », s’exclame O. C. Alami.
Les participants, il y en avait qui venaient de loin, comme Youssef Zaki, Président du CRT de l’Oriental ou encore Mahfoud Filali d’Agadir qui a appelé, au cours du débat qui s’en est suivi, à réfléchir sur la création d’une « Chambre du Tourisme», à l’instar de celles de l’Agriculture, du Commerce ou de l’Artisanat, en vue de rassembler un maximum d’acteurs régionaux du secteur. A l’heure où le projet encore inachevé, d’installation des Fédérations Régionales du Tourisme fait partie intégrante des chantiers auxquels la CNT devait s’attaquer depuis longtemps déjà. A ce sujet, Youssef Zaki, Président du CRT de l’Oriental, a précisé que les professionnels de l’Oriental s s’étaient, il y a quelque temps, déjà constitué en groupement professionnel similaire à une FRT.
Même Amal Karioun, contesté par plusieurs associations régionales des agences de voyages, était de la partie. Sachant que la veille, il tenait à Marrakech une assemblée générale ordinaire de la FNAVM, où 17 agences auraient été présentes, représentant les associations régionales de Khouribga-Béni-Mellal, Laayoune Sakia Al Hamra et Tanger-Tétouan Al Hoceima. Pourtant, assure Amal Karioun, toutes les associations régionales auraient été convoquées.
«Mme la Secrétaire d’Etat m’a demandé d’intercéder auprès des corporations professionnelles et des opérateurs du secteur pour les rapprocher davantage». D’où la présence, justement d’Amal Karioun qui fut invité à s’exprimer sur ses intentions pour lever toute équivoque. Mais aussitôt que son intervention fut achevée, qu’il se voit contesté par Othman Cherif Alami et Mme Imane Lamrani, Présidente de l’association régionale de Rabat-Kénitra qui lui reprochèrent d’être responsable de la division des voyagistes marocains.
Prenant la parole, le Président de l’ARAVCS n’y est pas allé de main morte quand il rappela à l’assistance que 5 associations régionales désapprouvent la politique poursuivie par le Président de la FNAVM, en déclarant que cette désapprobation a été manifeste lors de l’assemblée générale tenue par le FNAVM le 27 octobre à Marrakech où, dit-il, peu d’agences avaient participé. « Les associations ne sont pas contre Karioun en tat que voyagiste dans un autre poste de responsabilité au sein de la FNAVM outre que celui de Président, car les agences de voyages n’en veulent pas. Je l’invite à revoir sa politique avant la tenue de l’assemblée générale extraordinaire », avait-il fini par lâcher.
Contacté, Amal Karioun a déclaré, en effet, qu’il avait évité de rester dans la salle pour ne pas assister à de quelconques enchères verbales n’aboutissant à rien de positif. «Durant mon mandat et bien auparavant encore à titre personnel, j’ai tout fait pour redorer le blason des voyagistes et j’en ai les preuves. Pourquoi ne mentionne t-on jamais les réalisations effectuées durant mon mandat ? Si après toute l’action entreprise, je dirais même de militantisme sincère, on s’évertue à me décrier toujours, sinon à exiger ma démission quel qu’en soit le nombre des demandeurs. A ceux-ci je déclare que je suis disposé à convoquer une assemblée générale extraordinaire pour y trancher. A ce moment, si le désir de l’unanimité des voyagistes est que je démissionne je démissionne. Encore faut-il que cela se fasse dans le règles». Et d’ajouter que l’ARAVCS a intenté 2 procès contre lui, en dénonçant l’illégalité de sa présidence. « Or, je trouve qu’il est inconcevable de contester une présidence à l’élection de laquelle on a participé ad-hoc. Cautionner des actions subversives au sein d’une fédération autonome et indépendante n’est pas très indiqué dans le contexte national et international que l’on connaît tous. Aucun grief ne peut, donc, être porté à l’encontre du Président de la FNAVM qui a même milité à l’international, en initiant, par exemple, deux conclaves importants, celui de la FISAVET et de IATA, pour ne citer que ceux-ci. Si on me reproche aujourd’hui des défaillances, qu’on me les cite preuves à l’appui. Il ne faudrait pas mélanger griefs personnels avec griefs institutionnels, car il en va de l’image de marque de la FNAVM que l’on s’efforce de dénigrer. Rendez-vous donc le 15 décembre pour un grand rassemblement et une assemblée générale extraordinaire où tous les voyagistes peuvent s’exprimer, notamment sur mon départ s’ils le souhaitent, bien entendu. Que me demande t-on de plus quand je remets ma présidence en jeu ? ». Sur cette question, O. C. Alami a affiché un no comment, alors que I. Lamrani a manifesté son accord à condition que Karioun tienne parole, quant à Toufik Madih, Président de l’ARAVMS, il a déclaré qu’il ne pouvait se prononcer sans consulter les membres de son association.
Visiblement pas très convaincus, Cherif Alami et Imane Lamrani demandèrent à ce qu’il s’y engage par écrit. Irrité, celui-ci prit promptement congé de la salle, avant d’envoyer un sms de désaveu au président, quant au risque de polémique qui pourrait survenir à tout moment, et dont A. Kabbaj en fit lecture. D’aucuns y avaient vu de longs épisodes à venir sur fond de polémique inépuisable et davantage de procès dans les arcanes de la jurisprudence.
Parmi les questions figurant également à l’ordre du jour, la mise en place des fameuses Sociétés de Développement Régional (SDR). Là aussi, la CNT demeure ferme dans ses prises de position et décisions. «Nous refusons catégoriquement le projet d’installation de ces nouvelles entités avec le montage prévu, car n’impliquant pas directement les professionnels, de surcroît supplantent les CRT, représentants régionaux légitimes du corps professionnel. D’ailleurs, nous avons fait part de notre refus au ministère du Tourisme. Notre position demeure inchangée au même titre que celle que nous avons prise quand l’administration de tutelle nous avait pris de court en nous soumettant son projet de feuille de route. Le niet catégorique que nous avons adopté a donné d’ailleurs lieu à la création d’un comité de pilotage et d’un comité des experts pour s’en charger. Notre feuille de route sera livrée, au plus tard, le 15 novembre prochain pour qu’elle soit soumise au ministère du Tourisme», affirme A. Kabbaj.
Autre problématique qui se pose aux professionnels et qui fut également soulevée lors de l’Assemblée concerne la loi de finances 2018 dont les retombées sont jugées inopportunes pour le secteur, particulièrement celui des agences de voyages. Là aussi, le Président de la CNT déclare que la confédération a tôt fait de tirer la sonnette d’alarme, en chargeant Amyn Alami, Président du Comité des Experts, de porter l’ensemble des revendications émises à ce sujet par la corporation à Mme la Secrétaire d’Etat. Toutefois, il semble que ce dernier les ait portées au nom de l’ANIT et non au nom de la CNT.
De fil en aiguille, A. Kabbaj informe la salle que la détaxation du «pourboire» est en voie d’obtenir gain de cause, vu que Lamia Boutaleb appuie le projet. Au même titre que l’aboutissement final d’octroi des fonds nécessaires au financement des Contrats-progrès prévu, selon le Président de la CNT, avant la fin de l’année et dont le montant serait de 12 millions de DH revenant à la CNT et 16 millions à la FNIH et ce, en 4 tranches.
Source: http://tourismeetgastronomie.ma
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