Attentats de Nice/Tourisme Des effets collatéraux sur Marrakech
Nouveau coup dur pour le tourisme après les attentats de Nice. Pour la France, cette attaque vient enfoncer le secteur, déjà malmené. Elle vient amplifier le sentiment d’insécurité des Français, qui n’ont pas encore pansé leurs blessures après les terribles événements du Bataclan. «Nous sommes choqués et ne pouvons qu’être solidaires avec les Français», souligne Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Mais les effets des attentats seront aussi collatéraux pour une ville comme Marrakech, dont le cœur de l’activité économique n’est autre que le tourisme. Quoi de plus normal pour une destination dont l’Hexagone constitue le premier marché pourvoyeur, avec 40% des flux. Depuis 2012, la ville ocre, tout comme Agadir, souffre d’un désamour des touristes français, qui s’accentue d’année en année. En raison, justement, de ces attentats et des amalgames qu’ils suscitent dans l’esprit des voyageurs. D’après le dernier rapport annuel du Syndicat français des entreprises des tour-opérateurs (Seto), l’un des premiers fournisseurs de voyages à forfait (vol+séjour) pour le Maroc, la clientèle du business français du voyage se réduit comme peau de chagrin. En juin dernier, les premières tendances pour la saison estivale affichaient un recul de 38% pour le Maroc au profit du Portugal, des Baléares et de l’Italie. Une petite nuance cependant. Pour l’ONMT, le canal des TO est passé d’une part de 22% à 8% sur le total des voies de réservation au profit du digital. On ne peut donc se prononcer sur ce marché en se fixant uniquement sur les statistiques du Seto. Pour ce professionnel local, que ce soit auprès des TO ou des autres canaux de distribution, il y a une désaffection confirmée par les arrivées aux postes frontières, notamment à l’aéroport de Marrakech. Les réservations pour ce qui reste de la saison estivale -déjà en baisse- pourraient chuter davantage. Les hôteliers de Marrakech sont dans l’attente des last minutes pour «sauver les meubles».
Pour Zemrani, le marché français ne reprendra pas de sitôt. En attendant, Marrakech se doit de diversifier les marchés, en allant à la conquête des pays du Golfe, par exemple. Même son de cloche auprès du président du Conseil régional du tourisme de Marrakech, Hamid Bentahar, qui estime que la destination a un grand potentiel auprès des marchés des Brics, particulièrement la Chine.
Source: http://www.leconomiste.com
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