Au Maroc, le marché français est à la peine
En 2014, malgré un dernier trimestre difficile, les arrivées touristiques au Maroc avaient progressé de 2,5% pour s’établir à 10,3 millions. Pour 2015, la croissance s’annonce en retrait.
« Compte tenu de la conjoncture, nous avons révisé à la baisse nos objectifs, a indiqué le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, le 13 juin, en marge du Forum de la Confédération nationale du tourisme (CNT). Nous allons peut-être progresser de 1,5% alors que nous voulions atteindre une croissance de 8%. » La baisse sur le marché français, le premier marché du Maroc, impacte notamment les résultats.
Alors que ce dernier avait enregistré une progression de 2% en 2014, les statistiques montrent une chute de 8% en cumul à fin avril (-4% à fin mai, selon les estimations). « Or, quand la France éternue, nous on s’enrhume ici« , a fait remarquer le ministre du Tourisme lors du Forum. Mais si le tourisme marocain travaille plus que jamais à la diversification des marchés, qui a d’ailleurs permis de limiter la baisse globale des arrivées à 1,5% de janvier à avril (-9% pour les nuitées), « le marché français continuera à être important« , a souligné le ministre du Tourisme.
« Repenser le business model »
Au-delà de la conjoncture, les acteurs du secteur ont mis en exergue la nécessité d’une « refonte stratégique » de la Vision 2020. Rappelant que « la toile de fond générale » est malgré tout « à l’optimisme« , Samir Sahraoui, président de la commission stratégie-investissement de la CNT, a pointé du doigt les nécessités de « repenser le business model balnéaire« , un travail en cours, comme l’a rappelé le ministre du Tourisme, et de « ranimer » et « rebrander » le « fonds de commerce touristique historique » : les villes impériales et le « Sud classique, en perte de vitesse depuis 2000« .
Surtout, la commission a recommandé d’opter pour une vision qualitative. « Nous constatons aujourd’hui que nos recettes stagnent, voire reculent« , a indiqué Samir Sahraoui, faisant notamment allusion aux premiers résultats de 2015 (-5,3% en cumulé de janvier à avril). « Or, l’objectif recette est l’objectif primordial« , a-t-il conclu.
Anne-Claire Delorme, à Marrakech
Source: http://www.tourhebdo.com