CA de l’ONMT : Quelle nouvelle stratégie?
Rééquilibrage structurel en interne, ouverture d’une délégation en Turquie et offensive sur le marché russe semblent être les points forts du Conseil d’Administration de l’ONMT qui se tient ce mardi 29 décembre. Or, le bilan 2015 fait peu état des engagements du CA de 2014.
Le Conseil d’Administration de l’ONMT pour l’exercice 2015 prévoit, entre autres, le maintien du forcing promotionnel sur les marchés émetteurs, avec un point d’honneur sur l’Allemagne et l’Angleterre sur lesquels insistent, d’ailleurs, les professionnels.
Une ouverture est également programmée sur la Pologne et la Scandinavie sur lesquelles l’ONMT avait, il faut le dire, mis le paquet en 2015. Hors Europe, l’Office compte s’investir en Russie sans la Chine. Pourtant, beaucoup de travail a été fait sur le pays de l’Empire du Milieu : échanges de délégations officielles dont celles du tourisme, passage du flambeau de Pékin vers Rabat et Fez pour le Sommet de la Fédération internationale des villes touristiques (WTCF), qui s’est déroulé du 20 au 22 septembre dans les villes de Rabat et de Fez. D’ailleurs, le ministre lui-même avait déclaré, lors de l’ouverture des travaux de e sommet, que celui-ci offre un atout pour la prospection des capacités et des potentialités du Maroc sur le marché chinois, en affirmant que son département était en train de mettre en place toute une stratégie de promotion mais également de visibilisation du Maroc sur le marché chinois.
Une grande opération politique, économique et touristique sur laquelle il fallait particulièrement capitaliser. Dans d’autres pays, dont la France, les yeux doux faits au marché chinois ne versent pas dans la courtoisie mais dans le gisement de touristes que représente la Chine et la force dépensière de ses touristes. Qui plus est, le ministre du Tourisme, lui-même, dit lorgner sur le marché chinois vu le potentiel qu’il représente.
Contre toute attente, aucune action ne figure, à ce sujet, dans l’ordre du jour du CA, communiqué par le ministère du Tourisme.
S’il y a nouvelles orientations stratégiques dans la politique de l’Office, il fallait à-priori rentabiliser l’effort investi sur ce marché qui ne connaît pas la crise, lui.
On s’en souvient encore comme si c’était hier, le Conseil d’administration de 2014 entendait le déploiement de moyens plus conséquents pour développer le tourisme de croisière. Le développement de la «Marque Maroc» a été annoncé par le ministre comme permettant la promotion d’une image unifiée à l’international rassemblant tous les acteurs du marketing et de la promotion du Maroc autour d’un message porteur et fédérateur.
D’ordinaire, pour attaquer le segment «croisières», il aurait été plus judicieux d’organiser, d’abord, une journée ou une rencontre nationale sur la thématique pour en baliser les différents contours. On ne s’est même pas donné la peine de réaliser une étude sectorielle pour en délimiter les besoins et moyens à mettre en place.
Même chose pour ce qui est de la création d’une marque «Maroc», associant les techniciens du marketing et de la promotion –entendez, toutes les régions du Royaume- pour communiquer sur un message codifié et fédérateur à l’échelle nationale. Où est ce message ? Où sont ces acteurs ? Où sont ces régions?
S’est-on acquitté des engagements pris ? Pas encore, alors que se tient un autre CA. Engagement sur engagement, ajournement sur ajournement, le risque de chevauchement risque d’être omniprésent. Ce qui amènerait à penser qu’on est devant une vision glauque, tellement on ne sait quoi prioriser.
Dans ce sens, penser croissance pour 2016 semble quelque peu précipité. La logique des chiffres a toujours montré qu’il n’y a pas de logique qui tienne en l’absence de visibilité, car le Maroc fait face à des aléas conjoncturels et mondiaux dont il ne peut maîtriser le fil conducteur. La prudence, dans ce cas, serait plutôt un meilleur .
Source: http://tourismeetgastronomie.ma
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