Escale de Haddad à l’UIC
Placée sous le thème «La formation hôtelière et touristique : Une rentrée sous le signe de l’excellence et de la qualité », cette rencontre a été marquée par la présentation de trois exposés axés sur « la stratégie du ministère pour la promotion de la formation hôtelière et touristique selon la vision 2020 », «l’amélioration des programmes de l’enseignement supérieur relatifs aux spécialités touristiques et hôtelières » et « le capital humain au sein du secteur touristique ».
La conférence fut, surtout, l’occasion pour le ministre de tester, en bon professeur de chaire qu’il est, les connaissances des étudiants sur les grandes questions du secteur, comme Vision 2020, ou encore le tourisme durable, etc. Exercice favori chez le ministre qui, pourtant, s’est soldé par une grosse surprise qui l’étonna visiblement : Les étudiants, embarrassés, ne se sont pas bousculés pour lui répondre, pour la bonne raison que la plupart d’entre eux n’en savaient rien.
Grave pour une institution qui se réclame des plus performantes en matière de formation mais qui n’enseigne même pas les préliminaires du savoir touristique, malgré les assurances du doyen de l’Université, Toufiq Rakibi, qui, dans son mot introductif, a mis l’accent sur l’importance qu’accorde l’UC aux filières hôtelière et touristique, en tenant compte du rôle joué par le secteur dans le développement durable et équilibré de l’ensemble des régions du Maroc. En est-il ainsi sur le savoir technique poursuivi à l’Université, quand on sait que celle-ci est partenaire d’universités européennes et américaines pour la formation des étudiants…
Est-ce ce à travers cette méconnaissance affichée des étudiants qu’on va montrer le vrai visage des managers de demain, quand leur environnement immédiat leur fait terriblement défaut ?
A part cette fausse note constatée, les interventions de qualité et le donnant-donnant entre parterre des professionnels et étudiants, traduit une avidité de savoir et de curiosité affichée par ces derniers. En voici le compte rendu.
La rencontre a vu la participation, aux côtés du ministre, de Nawal El Haouari, directrice des ressources et de la formation au ministère du Tourisme, Said Mouhid, Président de l’Observatoire du Tourisme, Hayat Jabrane, Secrétaire générale de la CNT, Saïd TAHIRI, directeur général de la Confédération nationale du tourisme, et Abdelhaq Mouhtaj, directeur de l’Institut Supérieur International du Tourisme de Tanger ( I.S.I.T.T), l’opérateur public majeur en matière de formation des cadres du secteur touristique et hôtelier.
Le tourisme, pilier du développement mondial
« Le Maroc et la Corée du Sud étaient au même niveau de développement en 1960, selon la Banque Mondiale. La Corée du Sud a, depuis, construit 500 universités. Mon rêve, c’est que le Maroc prenne le même chemin et se dote d’universités comme celle de l’UIC », a déclaré en préambule Lahcen Haddad, devant une salle comble réunissant les étudiants de la filière Tourisme et Hôtellerie de l’UIC.
« Le tourisme est l’un des piliers de l’économie mondiale. Le chiffre d’affaires annuel du secteur dépassé aujourd’hui mille milliards de dollars (USD). En investissant quelque 150 milliards de dirhams dans le tourisme, le Maroc place le tourisme au cœur de sa stratégie », a indiqué Lahcen Haddad, qui a souligné la croissance exponentielle du nombre de touristes dans le monde : un milliard en 2014, 1,8 milliard en 2030, etc.
Potentiel culturel unique du Maroc
« Le tourisme est non seulement créateur de richesses et d’emplois mais il produit aussi des effets collatéraux positifs sur les secteurs voisins comme la culture, un domaine dans lequel le Maroc possède un potentiel gigantesque, puisque nous sommes certainement le seul pays au monde à être doté d’une cinquantaine de villes médiévales intactes », a relevé Haddad. Revenant sur l’offre de lits au Maroc, le ministre du Tourisme a précisé le besoin de compétitivité du Royaume en la matière. « Notre capacité est de 222 000 lits sur l’ensemble du territoire. C’est beaucoup mais pas suffisant. Regardez l’Espagne : à elle seule, la Costa Del Sol regroupe plus de 400 000 lits. »
La diversification de l’offre a également été au cœur du discours du ministre. « Il ne faut pas se limiter à Marrakech. Des territoires, comme Tanger-Tétouan, sont au centre d’un développement majeur afin de les positionner au cœur de notre offre touristique qui doit reposer sur la pluralité des destinations. » Autre axe de travail : le respect de l’environnement et des populations locales. « Nous devons développer notre tourisme de façon durable avec un impact positif sur les communautés et l’héritage culturel. Nous voulons être une destination de référence dans le domaine de la durabilité au sein du pourtour méditerranéen », a expliqué L. Haddad. « Si nous voulons être une destination concurrente de villes comme Barcelone ou New York, il nous faut investir massivement dans la qualité des structures hôtelières et la qualité de l’environnement touristique : il nous faut des villes propres, connectées, intelligentes et durables. »
L’enjeu de la formation de ressources humaines.
Des ressources humaines qualifiées sont également la clé de la réussite, a pointé M. Haddad. « L’OFPPT, et des institutions privées comme l’UIC, aident à former l’élite de demain dans le domaine du tourisme qui va porter le flambeau du Maroc dans le monde. C’est essentiel, puisqu’il nous faut impérativement des lauréats dotés des compétences nécessaires et capables d’anticiper les évolutions majeures que connait le tourisme », s’est-il félicité, avant de conclure : « Nous parlons à terme d’un million d’emplois directs et indirects dans le secteur au Maroc. »
Succédant à L. Haddad, Nawal El Haouari a présenté la place du capital humain dans la concrétisation de la Vision 2020 dont le volet formation implique tous les partenaires engagés dans la formation hôtelière et touristique, soit plus de 150 établissements répartis sur l’ensemble du territoire. « L’apparition de nouveaux métiers dans le tourisme nécessite de nouvelles formations et de nouvelles filières pour former les 130 000 jeunes marocains prévus dans le cadre de la Vision 2020. L’enjeu est de répondre à la rapidité des évolutions qu’enregistre le secteur. Pour y parvenir, notre travail s’oriente autour de quatre axes : la diversification de l’offre de formation ; la diversification des modes de formation ; la coordination avec l’ensemble des opérateurs de formation ; et l’implication de la profession dans la formation dès le niveau collège », a rapporté Mme El Haouari.
Le tourisme, un secteur attractif
Prenant la parole, Abdelhaq Mouhtaj a insisté à son tour sur la nécessité, pour les professionnels du tourisme, de maîtriser un langage commun. « A l’ISITT, nous formons avant tout des managers, capable de manager des équipes, de gérer une comptabilité, de parler plusieurs langues, etc. Les soft skills jouent également un rôle majeur », a-t-il déclaré.
Clôturant la rencontre, Saïd TAHIRI, directeur général de la Confédération nationale du tourisme et enseignant à l’UIC, a réalisé quant à lui une courte synthèse des atouts du tourisme au Maroc. « C’est l’un des secteurs qui enregistre les plus forts taux de croissance. Il offre en outre une place majeure aux femmes ainsi qu’une synergie exceptionnelle entre une grande variété de secteurs : logement, transport, restauration, culture, etc. ».
source: http://tourismeetgastronomie.ma
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