L’ARAVMS pour zéro papier !
L’Association Régionale des Agences de Voyages de Marrakech-Safi ambitionne la mise à niveau digitale progressive des agences de son territoire, convaincue que le secteur est appelé à s’adapter en urgence aux nouvelles technologies du voyage. Zéro papier, c’est l’objectif suprême de sa ligne de mire. Des mesures de sensibilisation et d’accompagnement sont prises à ce sujet pour amener le maximum d’agences à y adhérer. Déjà l’événement phare qu’elle organise dans ce début d’année, le 13 février, est annonciateur de sa détermination à activer le process.
Le point sur la question avec Taoufik Madih, Président de l’ARAVMS, de même que sur des sujets d’actualité du secteur…
La digitalisation de l’entreprise touristique, particulièrement l’agence de voyage, est devenue une nécessité face à la concurrence des vendeurs de voyages en ligne. Justement, comment ressentez-vous cette compétitivité au niveau de Marrakech, d’ailleurs la destination la plus sollicitée du Maroc?
Il est à noter que la mondialisation ainsi que les avancées technologiques ont changé de manière conséquente la notion du voyage. Nous remarquons que le voyageur d’aujourd’hui raisonne et achète différemment. Dans un monde où tout devient à portée de clic, le voyage comme plein d’autres services, se sont aujourd’hui digitalisés suivant ainsi cette tendance mondiale qui tend à une migration vers l’immatériel, la rapidité de la disponibilité de l’offre et la simplicité des processus d’achat. Nous avons aussi compris que cette tendance n’est guère passagère, elle est devenue une réalité inéluctable qui contraint tout agent de voyages à réadapter ses outils de communication et de distribution aux transformations qu’a connu le marché.
Tout acteur qui, hélas, n’a pas encore franchi le pas, se voit d’année en année éjecté de tout un système qui a redéfini radicalement les lois de l’offre et de la demande.
La compétitivité que nous ressentons n’est plus locale ou régionale. Elle se fait à l’échelon mondial avec, comme concurrents, des géants qui ont fait le choix de cette migration au digital bien avant nous et par la force des choses, ont grandi de manière exponentielle tirant profit, ainsi, de toutes les opportunités qui se ont présentées à eux.
La mise à niveau digitale que vous préconisez depuis un bon bout de temps, a-t-elle donné ses fruits à l’échelle locale ? Précisez-nous, s’il vous plaît !
Oui, l’ensemble des démarches qui ont été faites en ce sens ont donné des fruits positifs, car je suis convaincu que tout commence par la prise de conscience. Pour certains, la digitalisation représente un grand défi que bon nombre de personnes appréhendent du fait de plusieurs à-priori qui tendent à laisser penser qu’il s’agit d’un processus complexe. Or, lors de nos différentes actions, il était question de mettre l’accent sur la faisabilité de cette mutation pour toute entité quelle que soit sa taille ou ses orientations.
A part les séminaires organisés en ce sens, quelles sont les autres mesures prises par l’ARAVMS pour sensibiliser les opérateurs de la région sur les intérêts de la digitalisation ?
Mis à part les séminaires, une des actions majeures prises était de commencer par digitaliser l’ARAVMS elle-même en commençant par ses outils de communication. Un site web informatif complet, des formulaires d’enregistrement aux différentes manifestations en ligne, des pages web dédiées pour chaque événement avec un objectif principal : tendre à l’idée d’une association avec zéro papier.
Plus généralement, comment se présente le bilan de l’agence de voyages à Marrakech-Safi ?
A l’issue des actions menées, nous tirons à chaque fois un bilan très positif. Les agences s’impliquent de plus en plus et l’ensemble de nos membres adhérents nous sollicitent davantage, que ce soit pour des sessions de formation qui s’orientent vers la grande question de la numérisation ou bien l’organisation de journées spéciales où sont invités bon nombre d’experts, autant pour partager leurs expériences ou expliquer l’ensemble des démarches à entreprendre afin de rendre possible cette mutation. D’ailleurs, dans ce même contexte, j’attire votre attention sur l’organisation de la première édition du Marrakech Digital Day le 13 février 2019 www.mdd.ma
Quelles seraient vos attentes par rapport à 2019, tant sur le plan organisationnel que de rentabilité ? Les actions que vous comptez mener ?
Nos attentes sont claires. Après une étape axée sur la reconstruction, nous souhaitons consolider nos efforts avec des actions plus concrètes qui toucheront de plus près l’ensemble des agences agréées. Nous comptons signer un ensemble de partenariats avec des acteurs clés du numérique, programmer des sessions de formation plus ciblées, multiplier les journées de réflexion autour de questions centrales liées à la digitalisation, tel que la sécurité de l’information, le paiement mobile ou par cartes virtuelles et bien d’autres.
La fameuse loi autorisant la licence B aux nouveaux prétendants à la vente des voyages a suscité beaucoup de remous sans obtenir gain de cause. A quoi attribuez-vous l’échec de l’agent de voyages à ce sujet ?
Nous aurions souhaité que la distribution soit attribuée uniquement à l’agent de voyage de fait de sa connaissance approfondie des mécanismes de fonctionnement de ce secteur. A mon sens, il aurait fallu accompagner uniquement les acteurs existants permettant ainsi de dévoiler beaucoup plus d’opportunités en termes de restructuration organisationnelle et création de nouveaux postes d’emploi avec des prérogatives nouvelles, tel que le marketing digital, le community management, la gestion des systèmes d’information… Dans cette optique et en contre partie de cet accompagnement, chaque agence de petite taille, à titre d’exemple, serait dans l’obligation d’embaucher un minimum de 2 à 3 personnes supplémentaires afin de répondre aux nouvelles exigences du marché.
Source: http://premiumtravelnews.com/ LIEN