Le tourisme après la réouverture des frontières : Les tests PCR, un frein à la reprise
Le tourisme marocain revit après la reprise des vols. La suspension de la demande des tests PCR aux voyageurs à l’arrivée pourrait accroître cette dynamique.
Après avoir traversé plusieurs zones de turbulence, les aéroports marocains renouent avec la grande affluence. Ils ont accueilli 660.045 passagers et 5714 vols (départs et arrivées) du 7 au 28 février 2022, selon l’Office national des aéroports (ONDA). L’aéroport Mohammed V de Casablanca arrive en tête en captant 50% du volume du trafic aérien global, grâce à ses 328.627 passagers, soit un taux de récupération de 72% pour les passagers et 74% pour les mouvements aéroportuaires par rapport à 2019. «Ces vols ont permis d’atteindre un taux de récupération de 55% pour les passagers et 65% pour les mouvements, par rapport à la même période en 2019», indique l’ONDA, qui précise que l’Europe s’accapare 64% du trafic international, devant le Moyen-Orient et l’Afrique 13% chacun, et l’Amérique du Nord avec ses 6%.
Des données rassurantes pour les professionnels du secteur aérien qui ont pendant longtemps navigué à vue après la fermeture du ciel marocain. Si le trafic a pu reprendre de fort belle manière, c’est en partie grâce aux stratégies mises en place par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) qui a multiplié ces dernières semaines les rencontres avec les opérateurs français, espagnols et britanniques, pour les convaincre de reprendre leurs dessertes vers le Maroc, après la réouverture des frontières le 7 février 2022. Même les compagnies low-cost comme l’irlandais Ryanair et Transavia n’ont pas été en reste. Le premier, qui avait inauguré une nouvelle base à l’aéroport Agadir Al-Massira en novembre 2021, a récemment annoncé l’ouverture d’une liaison aérienne Valence-Agadir à partir du 1er avril 2022, à raison de deux vols par semaine.
Du côté des professionnels du tourisme, on se frotte les mains. D’après Abdellatif Abouricha, chargé de communication du Conseil régional du tourisme de Marrakech, «tous les avions qui ont atterri à Marrakech depuis lundi (7 février 2022, ndlr) étaient pleins». Une dynamique qui est encourageante selon lui pour l’avenir. Au total, 298 vols ont débarqué dans la ville ocre durant la première semaine après la reprise du trafic aérien, soit environ 50% des 635 vols enregistrés durant cette période avant la crise. Il espère une importante hausse des arrivées entre le 15 et le 22 avril prochains, en particulier la venue de touristes israéliens durant les fêtes de Pâques. «Il faudra attendre au moins un an pour revenir à la capacité aérienne de 2019», précise-t-il.
Ne plus demander de tests PCR
Plusieurs hôteliers sont optimistes. Ils tablent sur une reprise des réservations entre mars et mai 2022, à condition de ne plus demander des tests PCR négatif aux voyageurs. Un document qui risque de décourager de nombreux touristes. «Sans cette obligation, on pouvait atteindre un taux d’occupation hôtelier de 80%, mais vu contexte actuel, notre secteur devrait réaliser au mieux 40% à la fin des prochaines vacances de Pâques», révèle l’un d’entre eux basé à Marrakech. A l’en croire, cette mesure poussera certains touristes à se tourner vers d’autres destinations comme la Turquie, les Emirats arabes unis, l’Espagne ou l’Égypte qui leur offre des conditions plus favorables.
Cette doléance des hôteliers est tout de même compréhensible, surtout dans un contexte marqué par une nette amélioration de situation épidémique au Maroc et la répétition de discours sur l’efficacité des vaccins. Même l’Arabie Saoudite, qui accueille des millions de pèlerins, a récemment levé cette mesure. Le ministère du Tourisme est interpellé.
Source: https://www.maroc-hebdo.press.ma LIEN