Sortie mélodramatique du Comité des Experts
Le rendu du fameux Comité des Experts n’aura pas été aussi fameux qu’on l’espérait, laissant la majorité des professionnels sur leur faim. Pourtant, le temps mis à « préparer » la feuille de route salutaire pour le secteur présageait un plan d’attaque vertueux avant d’atterrir dans les bureaux de l’administration de tutelle. Entre sa date de constitution du comité et la « livraison », huit mois environ se sont écoulés. Chou blanc : les propositions émises enfonceraient le secteur de plus en plus dans la faiblesse.
Quoique pleine de bonnes intentions, en vérité, la feuille de route aura bien déplu et rejetée en fond et en forme par plusieurs fédérations de métiers et ce, pour deux raisons : sa non représentativité de tous les corps de métiers du tourisme, d’un côté, et ses longs et rébarbatifs rappels historiques compris entre la période 2000-2015, question de faire mi-chemin. Des propositions concrètes ? il n’y en a pas eu, ce 2 février à Marrakech.
Quelle excuse le comité des experts, dont la présidence fut confiée à Amyn Alami, pourtant l’un des rédacteurs les plus remarqués de Vision 2010, pour avoir passé sous silence d’aussi évidents b-a-ba du développement touristique ? La formation ne constitue t-elle pas, en effet, le talon d’Achille de l’industrie touristique au Maroc pour être tue? L’élément humain n’est-il pas, lui non plus, le maillon incontournable de la mécanique du tourisme, acteur de la gloire ou de la désuétude des entreprises du secteur ? Idem pour le transport touristique et la location des voitures de tourisme, moteurs nodaux des voyages. Au même titre que la restauration et autres.
Mais surprise : parmi les «nouveautés» proposées par le comité présidé par A. Alami, une anecdote tient sa place et qui amuserait plus d’un: fusionner la SMIT à l’ONMT. A quelle fin et de quel droit, quand on sait qu’il s’agit de deux entités publiques dont la fusion ou la dissolution revient à la haute autorité du pays ? En a-t-on eu conscience au moment de rédiger la feuille de route ?
L’autre nouveauté est la restitution à la CNT son appellation originelle : Fédération Nationale du Tourisme, l’habilitant à être membre de la CGEM et ainsi défendre au mieux les intérêts des professionnels au sein d’une corporation patronale ayant pouvoir de décision et d’influence.
Pour dire vrai, le rapport présenté par Amyn Alami aura été qualifié de tous les mots. Certains disent que c’est une mascarade, d’autres pensent que c’est du réchauffé, une perte de temps et un rétropédalage qui ne présage rien de bon pour la santé de ce grand corps malade.
C’est pourquoi le « Comité de Pilotage a émis des réserves sur certains points évoqués et décidé de reprendre en main le rapport présenté, pour réajuster certaines propositions conformément aux observations et suggestions de tous les membres du Comité de Pilotage ».
Rendez-vous donc est pris pour une date indéterminée pour refinaliser ledit rapport avant sa présentation au Conseil d’Administration pour validation avant sa présentation à l’Assemblée Générale Elective qui aura lieu le 16 Mars 2018 à Marrakech.
Nous y reviendrons.
Source: http://tourismeetgastronomie.ma
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