Tourisme: des perspectives correctes pour 2019 mais pas exceptionnelles
Media 24 a interrogé Fouzi Zemrani, vice-président de la CNT, sur la basse saison qui s’achève et sur les perspectives de la haute saison qui démarre en avril. Malgré son optimisme, il reconnaît que la conjoncture de 2019 ne sera pas exceptionnelle comme celle de 2017 ou 2018 pour des raisons conjoncturelles et structurelles liées à la situation internationale ou nationale.

En dehors des locomotives touristiques comme Marrakech ou Agadir qui ont réalisé des croissances respectives de 10% et de 12% en termes d’arrivées et de nuitées, en janvier-février, la basse saison qui s’est étendue du 5 janvier à fin mars a été atone pour le reste du Royaume.
Sans nier que cette période a été difficile, les hôteliers (Fès, Tanger …), sollicités par Médias24, affirment qu’ils ont tourné la page avec les yeux rivés sur le début de la haute saison « qui s’annonce bien du nord au sud ».
Se voulant rassurant, le vice-président de la Confédération nationale du tourisme nous déclare que « la reprise sera au rendez-vous avec la fin de l’hiver qui signe le retour des touristes étrangers au Maroc ».
« Comme à son habitude, la basse saison a été une période de vaches maigres. Rien d’étonnant car cette période n’est pas dynamique en termes de marchés mais les choses sérieuses vont démarrer.
« L’époque où, par exemple, le club Med vendait une saison entière dix jours après avoir dévoilé son catalogue d’hiver est désormais derrière nous. Idem pour les touristes allemands et scandinaves qui arrivaient d’octobre à avril et dont la présence n’est plus du tout garantie à Agadir.
« La haute saison qui va démarrer en avril s’annonce bien car les réservations des transporteurs et des hôteliers se confirment de plus en plus jusqu’à la veille voire même pendant le ramadan.
« A partir du 07 avril, les vacances scolaires marocaines, de Pâques et de la Pessah juive seront très productives et nous aurons beaucoup de nationaux, d’Espagnols, de Français … pendant tout avril.
« Nous avons cependant beaucoup moins de visibilité qu’avant à cause d’un changement de consommation des clients qui ne se décident qu’à la dernière minute au risque de voir les prix s’envoler.
« Quoi qu’il en soit, les commandes sont au rendez-vous et les opérateurs ne sont pas à plaindre mais pour être honnête, il y a plusieurs inconnues qui empêchent le secteur de réaliser son potentiel.
« Ainsi, on ne connaît toujours pas la date des Assises du tourisme qui devaient être organisées par le ministère ni celle de la publication de la feuille de route publique qui a pourtant été rédigée avec la CNT.
« Tant que les arrivées augmentent et que les carnets de commande sont pleins, le secteur privé ne se plaint pas mais il faut reconnaître que nous n’avons pas de nouvelles de l’accompagnement public.
« Hormis ces considérations structurelles, il n’y a pas de grand événement prévu pendant l’année 2019 pour accroître notre visibilité internationale comme pour la COP22 par exemple.
« En fait, nous ne faisons que gérer et capitaliser sur la notoriété qui a été développée en 2017 et 2018. Il faut cependant préciser que ces années ont été exceptionnelles car elles venaient après trois ans de grande désaffection des marchés traditionnels (2014-2016).
« De plus, au niveau international, certains facteurs peuvent nous polluer indirectement. Ainsi, la situation de crise que vit l’Algérie et son avenir incertain peuvent brouiller notre image.
« Idem pour le risque d’alerte émis par les autorités anglaises qui demandent à leurs ressortissants d’éviter certains endroits même si pour l’instant, il n’y a eu aucune annulation de la part de ce marché.
« Au final, la situation se présente bien et nous devrions avoir une saison normale mais il ne faut pas se mentir, nous n’allons pas cartonner même s’il y aura quelques week-end pleins voire surbookés », conclut notre interlocuteur qui espère toujours un vrai accompagnement public du secteur privé.
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